Tout a commencé avec Abou. Arrivé de Guinée en Belgique à 15 ans pour rejoindre sa famille,
il a toujours été sensible à la cause des migrants. Mais comment tenter de comprendre le
chemin chaotique par lequel passent chaque jour ces hommes et ces femmes qui ont tout
abandonné derrière eux, si ce n’est en essayant de vivre la même chose?
C’est sur cette idée qu’Abou et son ami Max décident d’emprunter la même route que les
migrants, mais dans le sens inverse, partant du centre fermé de Bruxelles jusqu’en Côte
d’Ivoire. Conscients que cette expérience ne sera jamais aussi douloureuse que celle vécue
par les migrants qui la subissent dans la peur et la violence, ils espèrent néanmoins
pouvoir toucher du bout des doigts et avec beaucoup d’humilité une réalité trop souvent
ignorée.
Ils baptisent leur projet «Le sens inverse des migrants» et démarrent leur parcours de
6000 km à pied pour revenir 6 mois plus tard. Un chemin semé de contrariétés, de remises
en question, de fatigue, d’émotions et de belles rencontres, mais surtout l’envie pour
Abou de concrétiser un projet qui lui tient à cœur: créer une Asbl afin d’aider les
personnes migrantes à s’intégrer.